en étant confinés, rendre hommage, se souvenir
l’amour est sans limite.
SI NOTRE PRÉSENCE PHYSIQUE EST ENTRAVÉE POUR L’INSTANT, NOTRE IMAGINATION ET NOTRE AMOUR SONT SANS LIMITES.
De plus en plus de familles sont anéanties par la mort d’un proche causée par le Covid-19 et par la gestion des funérailles.
Une fois diagnostiquée malade, la personne est soustraite à son environnement, isolée : elle est dépossédée d’elle-même.
Sa prise en charge est soumise à des protocoles sévères, il faut s’y soumettre : il n’y a pas d’autre choix.
Si la mort intervient, il en sera de même et sans dérogation ou privilège. C’est non négociable pour des raisons de santé publique.
L’injonction de mise en bière immédiate s’adresse autant à l’opérateur funéraire qu’aux familles.
Le corps de la personne défunte, sans délai, sera placé dans une housse hermétique puis dans un cercueil. Selon ses volontés ou celles de ses proches, il y aura une crémation ou une inhumation.
Il n’y a dans ce déroulement funéraire aucune place pour voir une dernière fois son proche et dire adieu à son visage.
En plus du désarroi qui est à son comble, de la détresse aussi, cet impossible adieu n’est pas sans conséquence.
Dans de telles conditions, plus que jamais, un passeur, une personne particulière est indispensable pour accompagner ce moment.
Il est important d’activer toutes les ressources qui sont en notre pouvoir.
Les cérémonies funéraires ne sont pas remises en cause par la crise sanitaire, mais sont cependant extrêmement limitées : les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits en milieu clos ou ouverts et les cimetières et les lieux de culte ne les autorisent généralement pas au-delà de 20 personnes, elles-mêmes soumises aux interdictions de déplacements, à la distanciation sociale.
Soumis aux contraintes évoquées, le détachement – en dépit de ce que cela comporte d’inhumanité – de ce moment de reconnaissance de nos morts est aussi nécessaire que le détachement de partager immédiatement après le décès à un endroit désigné, un jour assigné notre chagrin.
Nous devons inventer des formes nouvelles qui vont nous aider en temps qu’individus, familles, communautés.
La magie et le rituel sont partout et que sans être physiquement présent, on peut cependant partager avec d’autres, les mêmes choses.
Laurence Loutre-Barbier
La question que nous devons nous poser est pourquoi faire un rituel, que signifie rendre un dernier hommage, quelle valeur trouver dans la réalisation d’un rituel de fin de vie ?
un soutien technologique
À l’aide des technologies, un environnement virtuel peut être crée. Certains crematoriums ont déjà mis en place des visualisations via internet destinées aux familles confinées, de l’accompagnement de leur défunt dans ces zones devenues interdites. C’est déjà une chose et une partie de ce que devra être cette dernière communion.
un appui traditionnel
À ce stade, on pourra par exemple transférer plusieurs des éléments d’un enterrement traditionnel à un enterrement virtuel, tels que des vidéos ou des musiques commémoratives, la création d’un programme avec des éloges, des poèmes, des prières, autant de chances pour les personnes en deuil de partager leurs souvenirs.
Ces offrandes-là seront d’autant plus significatives, que nous leur accorderons de valeur.
À titre individuel, nous pourrons pendant le rituel, utiliser des éléments tels que l’eau (un bain, nettoyer quelque chose d’important, laissez la pluie laver un objet précieux), le feu (allumer et éteindre intentionnellement une bougie), la terre (enterrer quelque chose) ou l’air (se concentrer sur la respiration).
une quête sensorielle
Parce que l’élément physique est très important pour le deuil et que dans ce cadre nous en sommes terriblement démunis, il est utile d’avoir quelque chose de tangible à toucher.
Peut-être pouvons-nous rassembler des objets qui rappellent l’être aimé et nous remémorer leurs histoires et le sentiment qu’ils induisent en nous. Nous pourrons partager ensemble les éléments choisis par chacun et les raisons associées.
Ces moments à mettre en place nécessitent une présence fédératrice, une implication active comme pour chaque accompagnement traditionnel de l’opérateur funéraire.
noir clair recueille et rassemble l’ensemble des mots, des textes, des souvenirs et des photos du rituel organisé en cercle restreint, met en page et fabrique un livre numérique afin qu’il puisse être transmis aux proches qui n’ont pas pu venir. Ce livre numérique est réalisé gracieusement.
Un système de retransmission en ligne du rituel est mis à disposition.
Le service est gratuit.
noir clair organise avec vous en un second temps une cérémonie en présentiel.
Aussi difficile et déchirante que soit la mort, en particulier sous Covid-19, nous avons aujourd’hui le devoir de changer notre cadre de services et de traditions avec toujours l’idée qu’ils soient guérisseurs, épanouissants et centrés sur l’humain.